Bernard Landry rend hommage à Pierre Falardeau le 22 décembre 2010

Nouvelles TVA 
Vanessa Guimond | Publié le 


Germàn Gutierrez, Bernard Landry et Carmen Garcia lors du lancement du documentaire «Pierre Falardeau»,
au Cinéma Beaubien. Il est présenté en boucle au Musée de Sutton.
 Photo : Journal de Montréal.

Honnête, humain et patriote, voilà les trois mots choisis par Bernard Landry pour décrire le défunt cinéaste et écrivain Pierre Falardeau, à qui on a rendu hommage, mercredi soir, au Cinéma Beaubien.

Alors que le documentaire « Pierre Falardeau » y prenait officiellement l'affiche, et ce, pour toute la période des Fêtes, proches, amis et admirateurs de ce personnage coloré ont cru bon se réunir afin de souligner l'événement en grand.

« C'est un hommage mérité. C'est un devoir de gratitude envers un grand cinéaste québécois, a affirmé l'ancien premier ministre du Québec Bernard Landry, qui a accepté de prendre la parole devant les cinéphiles réunis pour l'occasion. En plus, c'était un patriote. Un homme épris de liberté et de justice sociale.»

« Nous connaissions Pierre depuis quelque temps et nous savions que nous voulions faire un film sur lui, a raconté le réalisateur Germàn Gutierrez en faisant référence à sa collègue Carmen Garcia, coréalisatrice du projet. Ce qui n'était pas évident, c'est que Pierre était très malade et que nous n'avons pu le suivre comme prévu. Nous avons tourné plusieurs jours avec lui, mais malheureusement, la vie et la mort ont décidé de notre sort.»

Ainsi, en septembre 2009, les deux cinéastes constatent qu'ils ne pourront aller jusqu'au bout de leur projet initial : tourner le documentaire en entier aux côtés de Pierre. C'est en usant d'extraits d'oeuvres telles Elvis Gratton 1, 2 et 3, Le Party et Octobre, ainsi que de matériel d'archives et de témoignages de gens qui l'ont bien connu qu'ils arriveront, malgré tout, à faire le portrait de ce franc-tireur qui ne laissait personne indifférent.
« Il avait un peu une allure "mal léchée", il était mal habillé, mais c'était un homme très rigoureux. Il était très exigeant envers lui et envers les autres, a ajouté Germàn Gutierrez. Les médias ont souvent montré une image de lui un peu vulgaire et grossière. La presse se servait de lui, mais il se servait aussi de la presse pour passer ses messages. »

« Il avait ses manières, ses méthodes que je ne partageais pas nécessairement. Cependant, il est très difficile de ne pas être en accord avec ses idées de base : la justice sociale et l'indépendance nationale, a ajouté Bernard Landry, qui, par ailleurs, a été ovationné à la suite de son discours à saveur souverainiste. C'était un homme d'envergure.»

Manon Leriche, conjointe de Pierre Falardeau et consultante à la recherche sur le projet, était également présente au Cinéma Beaubien afin d'assister à cet hommage.

« J'ai fait de la recherche et j'ai fouillé dans ma garde-robe afin de trouver des photos. Je me suis arraché le coeur pour mes deux amis cinéastes, a-t-elle raconté, l'émotion dans la voix. Je pense que le film est bon, mais pour moi, c'est trop difficile de juger », a-t-elle dit.

« Pendant une heure et demie, c'est comme si Pierre était vivant. C'est très difficile pour moi, mais je suis très contente. Il fallait garder la parole de Pierre et je suis contente que le film existe. »

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